vendredi 1er juin 2007

Réponses de BENEDETTI Juliette - UDF - 2ème circ Yonne

PRISE EN COMPTE DES DEUX-ROUES À MOTEUR (2RM) : MOTOS ET SCOOTERS

- (FFMC89) CIRCULATION DES DEUX ROUES MOTORISES :
Le nombre de deux-roues motorisés (2RM) est en forte croissance en ville et contribue à améliorer les conditions de circulation. Quelles mesures comptez vous encourager pour favoriser la sécurité de leurs usagers ?

  • (BENEDITTI Juliette) Ayant été motarde moi-même (le froid m’arrête désormais), ayant un fils avec un 50 cc, je sais que le problème se pose en terme de visibilité. Je n’ai pas de solution miracle. Les feux allumés pour toutes cylindrées (même les vélos).
  • Le point mort d’un rétro est terrible ! L’apprentissage de l’apprenti conducteur auto pour gérer ce point mort doit être accentué.
  • Certaines motos disposent d’un équipement sonore, cela est-il généralisable, je l’ignore.
  • Il est, d’une manière globale, nécessaire d’imposer une reconnaissance de « l’autre » tant aux motards qu’aux 4 roues. Comment : par des campagnes de communication, par un apprentissage renforcée dans les autos-écoles, par une formation « civique » dès l’école à l’occasion des stages de sécurité routière... ce qui se fait déjà.
  • Interdire et verbaliser « fortement » les motards qui doublent par la droite, interdire et verbaliser fortement les automobiles qui décrochent sans clignotants... autant de choses qui se font déjà mais qui sont difficiles à mettre en œuvre.
  • Poursuivre les stages pédagogiques destinés aux personnes en infraction : obligation de voir un film où les blessés de la route racontent...

- AMÉNAGEMENTS ROUTIERS :
Les 2RM évoluent dans un environnement essentiellement conçu pour l’automobile. Rendrez-vous obligatoire la prise en compte des 2RM dans la conception des routes (mobilier urbain, peintures au sol, obstacles latéraux, normes d’infrastructures) ?

  • Il faut cesser d’utiliser les peintures et remplacer par des matériaux visuels non glissants. Je suis persuadée qu’ils existent déjà.
  • Il faut également que le 2 roues apprenne à se comporter sur la route comme s’il en avait 4. Car l’infrastructure ne me semblent pas à mettre en cause... c’est le comportement des conducteurs, 2 et 4 roues, qui dysfonctionne.

VOTRE POLITIQUE DE SÉCURITÉ ROUTIÈRE

- PERMIS DE CONDUIRE :
Nombre d’accidents ont lieu par méconnaissance des spécificités des véhicules avec lesquels nous partageons la route (poids lourds, deux-roues à moteur, vélos).
Seriez-vous prêt à intégrer au permis de conduire un module spécifique sensibilisant tous les conducteurs aux particularités des 2RM et à leur fragilité en particulier ?

  • OUI, si les motards eux-mêmes acceptent aussi d’intégrer leur « fragilité » et de ne pas profiter de leur « petites » tailles pour continuer à se faufiler n’importe comment.

- PRÉVENTION :
La politique de sécurité routière actuelle, axée quasi uniquement sur la répression, infantilise et aigrit les usagers de la route, et atteint ses limites.
Comptez vous revenir sur cette vision purement répressive de la sécurité routière et donner des moyens conséquents aux politiques de prévention ?

  • Oui et non car nombre de choses ont déjà été faite pour responsabiliser les gens et le résultat est toujours le même. On ne peut espérer responsabiliser les gens en l’espace de 2 heures et malheureusement l’expérience des uns sert rarement aux autres.
  • Je voudrais en revanche que notre justice distingue mieux ce qui relève de l’accident de ce qui relève de la responsabilité du conducteur et ne suis pas sûre que cette dernière dispose des outils législatifs nécessaires.
    Comme tous, j’ai constaté une disparité de verdicts d’une région à l’autre.
  • Alcool, drogue au volant sont impardonnables... je ne vois pas d’autres réponses que le répressif. Vous croyez vraiment à la capacité de 100 % de nos concitoyens à se responsabiliser ? Nous en rêvons tous pourtant.
  • Cela étant dit, il existe une expérience menée à l’étranger qui semble porter ses fruits : l’absence total de marquage routier, en zone urbaine, avec certaines voies réservées aux 2 roues... à ne pas ignorer.

LIBERTÉ DE CIRCULER : VOS PRIORITÉS

- DECRET SUR LES CONCENTRATIONS DE VEHICULES A MOTEUR :
Un décret oblige à déclarer deux mois les balades en moto aux préfectures. Qu’en pensez vous ?

  • Je n’en vois pas bien l’intérêt si ce n’est que de prévenir les regroupements de motards « délinquants » comme cela a pu être en un temps qui date du siècle dernier. J’ignorais cette obligation. Et alors, à partir de combien de motos, la préfecture doit être informée ?

- DISPROPORTION FAUTES/SANCTIONS :
La lutte contre l’insécurité routière a multiplié le nombre de lois et durci les sanctions de façon parfois fortement discriminatoire. Par exemple, revendre une moto ayant subi des modifications, mêmes mineures, expose à une amende de 30 000 € et 2 ans de prison. Allez-vous poursuivre dans ce sens ?
Que proposez-vous ?

  • Je m’oppose fortement aux modifications, même mineures, faite sur les motos, sauf pour son usage personnel et responsable. Pour les reventes, je m’y oppose en effet car l’acheteur n’a pas forcément les connaissance et compétences requises pour prendre en charge une telle moto. C’est valable pour les voitures aussi.
  • Maintenant, je m’étonne de ce que vous écrivez car je suis exactement dans la situation où j’ai racheté à un particulier un 50 CC qui avait été modifié. Je m’en suis rendue compte pour avoir emmenée le 50 CC immédiatement, après l’achat, chez un mécanicien. J’ai un 50 CC modifié sur les bras dont je ne peux rien faire. Hors de question pour moi de le revendre, il est dangereux. Hors de question, bien sûr, de laisser mon enfant circuler avec ce véhicule. J’ai voulu engager un dépôt de plainte, cette dernière m’a été refusée. Cela vous semble-t-il acceptable ?