vendredi 9 juin 2017

Delphine Gremy (sans étiquette)

Réponses des candidats aux législatives 2017

1) Êtes-vous favorable à la suppression des radars automatiques ? Si non, voteriez-vous un amendement à la loi de finance imposant qu’au moins 80% des recettes soient réaffectées aux Plans Départementaux d’Actions de Sécurité Routière, afin que les radars ne soient plus la variable d’ajustement permettant de combler les déficits ?

Je préfèrerais effectivement une politique de la prévention plutôt que de la répression avec des radars pédagogiques comme j’ai pu le voir en Allemagne lorsque j’y vivais.
En attendant, il est évident que cet impôt déguisé, devrait servir exclusivement aux opérations de Sécurité Routière, en formation, en équipement et en opération de sensibilisation auprès des jeunes.

2) Le gouvernement sortant a transféré à des sociétés privées la circulation des radars embarqués afin d’en améliorer la rentabilité. Trouvez-vous normal que l’Etat délègue ses pouvoirs de police à une société privée, avec tous les abus qui ne manqueront pas de se produire ?

Non bien sûr. C’est aussi la marque de son incapacité à organiser ce type d’opération de manière efficace, et de son incapacité à assumer la masse de contentieux qui ne cesse de s’accroître. Quelle défense les citoyens pourront ils avoir envers une société privée chargée d’appliquer une loi Républicaine….Le gouvernement se retire une grosse épine du pied mais va provoquer l’accroissement des litiges et des contestations. Les avocats seront contents...

3) Le Conseil National de la Sécurité Routière est une instance consultative regroupant les acteurs de la sécurité routière, présentée comme étant le « parlement de la sécurité routière. » Or, aucune des mesures mise en place récemment n’avait été proposée par ce CNSR, certaines avaient même été rejetées. Qu’en pensez-vous ?

Comme trop souvent, l’Etat consulte pour se donner bonne conscience sans donner une vraie écoute et un vrai pouvoir aux membres des commissions qu’elle organise. Il est temps de modifier les règles pour que chaque représentant ait une voie élective et non pas seulement consultative.

4) La grande majorité des décisions prises en matière de sécurité routière relèvent du domaine règlementaire, et non du domaine législatif. De fait, ces décisions qui impactent le quotidien de nos concitoyens sont prises sans que la représentation nationale ne puisse se prononcer dessus. Trouvez-vous cela démocratique ?

Personnellement je trouve que la Démocratie est souvent très relative en France. Sans doute faudrait-il être organisé en chambre ou syndicat, reconnu et représentatif, pour être entendu et écouté. Convaincre les parlementaires de proposer ces sujets au vote au Parlement est un véritable enjeu pour faire avancer le débat.

5) Etes-vous plutôt favorable à une diminution des sanctions pour les petites infractions (par exemple sur les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h), ou au contraire pour durcir la répression sur les usagers de la route ?

Je trouve effectivement assez injuste et confiscatoire les retraits de points sur les petites infractions, entre 2 et 10 km. Je suis une triste habituée des 72 ou 92km/h et je suis agacée comme chacun de perdre mon permis pour ces infractions qui ne constituent pas à mon sens un danger majeur. Je trouve normal qu’il y ait des limitations de vitesse mais sans doute faudrait- il revoir l’étalonnage des sanctions.
Je n’aurais par contre pas de complaisance pour les grands excès de vitesse et les comportements addictifs tout à fait condamnables !

6) Les usagers de 2 roues motorisés ont l’impression de subir un acharnement des pouvoirs publics, ceux-ci ajoutant perpétuellement de nouvelles contraintes pour décourager la pratique du 2 roues motorisé. Quelle image avez-vous des motocyclistes ?

Je suis moi-même « motard », occasionnelle, mais amatrice de sensation et de ce plaisir de la route, tout de même. On stigmatise trop les conducteurs de 2 roues à mon sens, contrairement aux conducteurs de voiture, qui, adoptent souvent des conduites plus dangereuses sous prétexte qu’ils sont protégés par la carcasse de la voiture. Par contre, les jeunes me semblent moins raisonnable et je pense que la prévention là encore doit être accentuée.

7) Selon vous, quelles mesures seraient à mettre en place pour faire diminuer le nombre de tués en 2 roues motorisés sur nos routes ?

Apprendre à partager la route d’une part, entre 2 et 4 roues, cyclistes, motos, voitures, piétons……l’éducation dès le plus jeune âge est nécessaire. . Accentuer la prévention et proposer des stages de perfectionnement, de remise à niveau régulièrement. Ce pourrait être d’ailleurs une sanction efficace plutôt que de verbaliser systématiquement financièrement sans effet qualitatif. Créer des moto-écoles spécialisées et baisser le coût financier des équipements de sécurité par ailleurs pour généraliser la protection individuelle.

8) En 2004, la loi de décentralisation a transféré aux départements l’entretien de 18000 km de routes nationales, créant ainsi une inégalité entre les citoyens quant à la sécurité routière, selon s’ils habitent dans un département riche ou pauvre. Qu’en pensez-vous ?

Les Départements auront de plus en plus de difficulté à entretenir leur chaussée, aux vues des baisses de dotation, sauf à faire des coupes franches dans leurs budgets. La piste de l’Eco taxe, avortée car mal conçue, devra être réétudiée pour trouver des financements. Encore une fois, les budgets liés aux contraventions pourraient également être affectés à cet objet. Il faudra aussi réfléchir à conventionner avec les grands usagers de la route qui endommagent massivement les chaussées comme la société COVED par exemple sur notre territoire.

9) Tous les ans, la FFMC organise l’opération « Motard d’un jour », consistant à transporter les élus locaux à l’arrière d’une moto, afin de les sensibiliser au manque de prise en compte des 2 roues motorisés lors de conception des aménagements routiers. Si vous êtes élu(e), participerez-vous à cette opération ?

Oui, bien sûr, avec plaisir. Je pourrais également sortir ma moto qui prend la poussière dans le garage……

10) Seriez-vous favorable à ce que les recommandations du CEREMA en matière d’aménagements routiers deviennent des normes que les collectivités locales auraient l’obligation de respecter ?

Attention à l’excès de normes qui parfois ont les effets inverses que ceux escomptés. Il faut surtout convaincre, former et persuader les différents acteurs. Les collectivités locales sont dépourvues de moyens et c’est à mon sens davantage un enjeu national. Il est vrai cependant que dans ce domaine comme dans d’autres, requérir l’avis des intéressés et des concernés est toujours plus efficace que de légiférer de manière technocratique.

11) La loi de transition énergétique permet aux mairies et aux préfets de mettre en place des interdictions de circulation ciblant les véhicules en fonction de leur âge. Pensez-vous qu’il soit nécessaire de revenir sur cet aspect de la loi mettant en difficulté les plus modestes ?

Oui, ces restrictions doivent en tout cas être totalement différenciées entre les grandes métropoles et les zones rurales et tenir compte de la présence effective de moyens de transports en commun suffisants sur un territoire pour permettre aux citoyens d’aller travailler, étudier et assurer les nécessités quotidiennes.

12) Remarques éventuelles

A bientôt pour une balade en moto !!!!


à noter que Mme Gremy a souhaité nous rencontrer avant de nous renvoyer son questionnaire