Bilan Sécurité Routière dans l’Yonne, la réponse de la FFMC 89
Dans un article paru le 9 janvier (voir ci-dessous), l’Yonne Républicaine attribuait à la politique gouvernementale la baisse des tués dans l’Yonne. un avis que ne partage évidemment pas la FFMC 89. Ci-dessous le courrier envoyé à l’auteur de l’article, publié dans l’Yonne Républicaine
Monsieur Besson
Suite à votre article concernant la baisse des tués sur les routes de l’Yonne en 2010, nous souhaitons apporter quelques précisions à votre article qui, selon nous, manque un peu de recul.
Tout d’abord, sur le nombre de tués, si nous ne pouvons que nous féliciter de cette baisse, nous rappelons que ce ne sont que des chiffres provisoires. En effet, depuis 2004, pour pouvoir se comparer aux autres pays de l’Union Européenne, la France compte les morts sur la route jusqu’à 30 jours après l’accident. Le nombre définitif de tués en 2010 ne pourra donc pas être connu avant début février.
De plus, vous affirmez qu’il est « impossible de mettre en cause la politique menée par les pouvoirs publics depuis des années. Une politique d’information et de répression, certes brocardée par de nombreux conducteurs, mais dont l’efficacité n’est plus à démontrer. ». Et bien si, justement, nous nous le permettons, et voilà pourquoi :
Il n’aura échappé à personne que l’année 2010 fut particulière d’un point de vue du trafic routier, avec 2 mois, janvier et décembre, fortement enneigés Il est
difficile pour un automobiliste de se tuer quand il ne peut rouler qu’à 30 km/h et les 2 roues, eux, ne pouvaient tout simplement plus circuler. D’autre part, la crise ayant provoqué ses effets, les milliers de salariés qui se sont retrouvés au chômage ne risquent plus de se tuer sur leur trajet domicile-travail
La baisse des tués est continue depuis 1972, donc largement avant que cette politique répressive soit mise en place. Cette baisse s’explique par l’amélioration des infrastructures routières (voies rapides contournant les
agglomérations, ronds-points à la place des intersections dangereuses, etc.), l’amélioration de la sécurité des véhicules (abs, pneumatiques, sécurité passive...) et une meilleure formation des conducteurs (elle est bien loin
l’époque où on obtenait son permis en échange de 2 poulets...)
Le nombre de tués (provisoires) dans l’Yonne est sensiblement le même qu’en 2004 (définitif lui) avec 38 morts, sans la répression que les usagers de la route
connaissent actuellement. Une trentaine de radars et une répression acharnée pour en arriver là, le résultat est plutôt maigre. Vous trouverez en pièce-jointe le diaporama que nous avions projeté lors de la
conférence de presse à l’occasion de la sortie du livre « radars, le grand mensonge », ainsi que la courbe de la baisse des tuées depuis 1970.
Concernant la lutte contre l’alcool, première cause d’accidents, il aurait été intéressant de mettre en relation le nombre de contrôles de vitesse et celui des
contrôles d’alcoolémie, afin de constater que ces derniers ne sont toujours pas une priorité, les autorités préférant céder à la facilité (et à la rentabilité) de la répression
des excès de vitesse. Quant aux 2 roues et le fait de verbaliser pour des plaques non-conformes, cela se
passe de tout commentaire, les lecteurs étant assez intelligents pour comprendre que ce n’est pas la conformité d’une plaque d’immatriculation qui apporte quoi que ce soit en terme de sécurité. Le Préfet s’est fait plaisir, voila tout.
La Fédération Française des Motards en Colère est engagée depuis 18 mois maintenant dans la Concertation du 2 Roues Motorisé lancée par la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières. La pertinence de ses propositions qu’elle défend depuis 30 ans a été unanimement reconnue, et validée par les chercheurs en sécurité routière, mais force est de constater qu’au quotidien, localement, l’Etat
persiste dans ses solutions simplistes.
En espérant vous avoir apporté quelques éléments de réflexion sur l’accidentalité routière dans l’Yonne, recevez, Monsieur, nos meilleurs salutations
Pour le bureau de la FFMC 89, Frédéric ROY, coordinateur adjoint