Réponse du Préfet à notre lettre ouverte
Vous trouverez ci-dessous la réponse de la préfecture à notre précédent courrier
(voir notre article du 23 juillet) et plus bas, notre nouveau courrier
M. le Préfet,
Nous avons bien reçu votre réponse du 1er septembre, et nous vous remercions d’avoir prêté attention à notre précédent courrier.
Nous ne pouvons que vous approuver quand vous confirmez que la prévention des accidents en 2 roues motorisés (2RM) est une de vos priorités. Cependant, votre réponse appelle quelques précisions de notre part, par exemple quand vous affirmez que les motards représentent 26% des tués sur la route. Cette proportion concerne en fait l’ensemble des 2 roues motorisés, ce qui inclut les cyclomoteurs (2 RM de moins de 50 cm3). Les motards représentent en effet 20% des tués, et non 26%, ce qui, vous en conviendrez est déjà bien assez. Cette confusion souvent entretenue par les pouvoirs publics masque en effet de grandes disparités car nous avons affaire à 2 problématiques bien différentes : la fougue de la jeunesse et le manque de formation pour les cyclomotoristes, et l’excès de confiance pour les motards. Les seuls points communs à ces 2 catégories sont la vulnérabilité et le manque d’intégration de la part des automobilistes (84% des cas d’accidents selon le rapport Guyot). Les réponses à apporter sont donc bien différentes, et ne concernent pas que les conducteurs de 2 roues motorisés, parfois responsables de l’accident, mais systématiquement victimes.
Et au delà, dire que les conducteurs de 2 RM sont sur-représentés en terme de tués par rapport aux automobilistes n’a aucun sens, en tous cas pas plus que d’affirmer qu’il y a trop de noyés en bord de mer par rapport aux départements montagneux : à exposition au risque différente, résultats différents.
D’autre part, vous estimez que le risque pour un conducteur de 2RM français est 3 à 4 fois plus élevé que dans le reste de l’Europe. Or les pouvoirs publics ignorent le nombre précis de motos sur le territoire : 1 320 000 selon l’ONISR, alors qu’environ 2 fois plus de motos sont assurées. De leurs coté, les professionnels estiment l’ensemble du parc de 2RM à 3.8 millions quand l’ONISR n’en dénombre que 2.5 millions. Vous l’aurez compris, il est donc impossible d’effectuer des comparaisons internationales tant qu’il n’existera pas de chiffres fiables sur le nombre de motos en France.
Localement, vous annoncez que les gendarmes ont constaté 236 infractions chez conducteurs de 2RM. Il serait honnête de donner en même temps celles des automobilistes, qui ne sont certainement pas en reste. Il suffit de lire l’article de l’Yonne Républicaine du jour où vous êtes intervenus, avec un automobiliste flashé à 174 km/h, puis relaxé...
Enfin, ce n’est en aucun cas la répression envers la minorité des conducteurs irrespectueux du code de la route (et des autres conducteurs) que nous contestons, mais l’amalgame qui est fait, et de dénoncer une catégorie d’usagers ayant pour effet de monter les citoyens les uns contre les autres alors que la sécurité routière est l’affaire de tous. Si les représentants de l’Etat expliquaient clairement que les comportement qu’ils visent sont l’œuvre d’une minorité, nous ni trouverions rien à redire, d’autant plus nous subissons cette minorité de plusieurs façons : répression accrue, cotisations d’assurance plus élevées et décrédibilisation de nos prises de parole.
Et, puisque nous approchons des grands départs à l’occasion du Bol d’Or, nous vous rappelons que selon la charte signée entre la DSCR et la FFMC, les zones situés aux abords des Relais Motards Calmos sont des zones neutres, donc sans répression, qui aurait pour effet d’inciter les motards à déserter le relais. Nous vous remercions donc de transmettre aux forces de gendarmerie la consigne dans ce sens émanant de la DSCR afin de respecter les accords signés nationalement.
Soyez assurés M. le Préfet que nous répondrons présents le 13 septembre pour rappeler les propositions du mouvement FFMC en matière de sécurité des 2RM et les résolutions issues de la Concertation du 2RM lancée par la DSCR.