mardi 13 avril 2010

Coup d’oeil dans le rétro, épisode 1/12

30 ans de la FFMC

La FFMC 89 de 1979 à 1984, la saga racontée par Philippe Bernard

Ce petit historique n’aurait pas pu être réalisé sans la riche documentation conservée soigneusement par mon complice de 30 ans, le Père Jack.
Qu’il en soit ici remercié.

Les principaux évènements

- 29/09/79 : manifestation à Auxerre
- 14/10/79 : rallye des six Villeneuve
- 28/10/79 : manifestation à Migennes
- 17/11/79 : manifestation à Paris
- 03/02/80 : assises FFMC au Havre
- 11/10/80 : assises FFMC à Lyon
- 15/11/80 : manifestation à Auxerre
- 18/12/80 : conférence de presse à Paris
- 26/03/81 : manifestation à Sens
- 10/05/81 : la stupeur
- 18/12/81 : réunion d’information sur la Mutuelle, Sens
- Jean Marc Maldonado
- 20/02/82 : manifestation à Paris
- 13/04/82 : enquête sur les tarifs d’assurances
- 22/05/82 : réunion d’information d sur la Mutuelle, Migé
- Coluche
- 11/04/82 : assises FFMC à Grenoble
- 22/05/82 : réunion d’information sur la Mutuelle
- 23/10/82 : meeting à Migennes
- 30/10/82 : assises FFMC à Moulins
- 23/11/82 : les « commerçants » avec nous !
- 05/02/83 : le fonds de solidarité est constitué
- 05/03/83 : manifestation à Auxerre
- 10/04/83 : assemblée constitutive de la Mutuelle
- 21/05/83 : assises FFMC à Montpellier
- 04/06/83 : assemblée générale à Sens
- 25/05/83 : élections du bureau à Sens
- 11/06/83 : manifestation à Paris
- 24/06/83 : la FFMC 89 s’exporte
- 16/12/83 : réunion FFMC à Sens
- 28/01/04 : soirée PROMOTO à Sens

FFMC 89, 1979-1984. Avant propos

La révolte des motards, à l’aube des années 80, est un extraordinaire phénomène de société dont on n’a pas connu d’équivalent en France depuis ces années là.
Cette révolte est extraordinaire car elle est totalement spontanée. Partout en France, sans que personne ne se soit concerté, le monde des motards se soulève contre des mesures gouvernementales et des pratiques commerciales qu’il juge injustes.

Si on peut se permettre une comparaison un peu risquée, on dira que la spontanéité de ce mouvement ne connaît guère d’équivalent récent que dans la fièvre qui avait conduits, 11 années auparavant, les étudiants et les salariés sur les barricades de mai 68.

Non seulement ce mouvement de revendication des motards est spontané, mais, situation unique dans ces trente dernières années, il prend naissance et se développe sans le moindre encadrement. A part quelques clubs « pirates » sans, bien souvent, aucune assise juridique, il n’y a pas de fédération, syndicat pour organiser le mouvement.

Une révolte des chasseurs ou des pêcheurs, par exemple, serait toujours possible si l’Etat se mettait bêtement en tête d’interdire la pêche ou la chasse. Ce serait évidemment une grossière erreur du Pouvoir car les pratiquants de la pêche et de la chasse, qui sont puissamment encadrés par des sociétés locales et des fédérations riches des cotisations des adhérents et autres subventions de l’Etat et des collectivités, auraient tôt fait de forcer l’Etat à reculer.

Mais des motards, riches seulement de leur jeunesse (à l’époque la moyenne d’âge du motard était deux fois moins élevée qu’aujourd’hui) et de leur enthousiasme, comment pourraient-ils se payer le culot de traduire leur mécontentement par des « coups médiatiques » incroyables qui ont marqué les esprits et ont largement contribué à la victoire totale de leur mouvement ? Personne n’y aurait cru !

Pourtant, après 5 années de bataille, ces jeunes gens issus généralement de la « France d’en bas » et qui portaient « des bottes et des culottes de moto » (donc, qu’on ne pouvait pas prendre au sérieux) obtiennent la suppression de « la maudite vignette », la réforme du « permis assassin », la réduction du coût des péages d’autoroutes, l’amélioration du réseau routier (bandes glissante, « rails-guillotines »...) et, chose incroyable, ils créent leur propre société d’assurance.

Cette aventure et son dénouement laissent pantois les « observateurs autorisés » et démontre, une fois de plus, que la démocratie (et le droit de parler) ne s’use que si on ne s’en sert pas.

Voici, depuis notre petit département de l’Yonne, ce que nous avons vu, nous motards icaunais, de ce mouvement. Et, surtout, ce que nous avons fait et dont nous sommes fiers !


un épisode de cette saga sera rajouté chaque semaine