Lettre ouverte à nos amis motards...
Avec l’arrivée des beaux jours, les accidents de moto recommencent malheureusement à se multiplier. Les mois de juin à septembre sont en effet les plus accidentogènes pour nous. Nous tenons donc à rappeler quelques bases, afin que la moto continue d’être synonyme de plaisir, et non de souffrance ou de deuil :
A vous nos camarades, qui n’avez pas roulé durant tout l’hiver, et qui voyant arriver les beaux jours, sentez l’envie de chevaucher votre moto vous démanger à nouveau, n’oubliez pas de contrôler les organes essentiels à votre sécurité : les pneus et leur pression, le niveau de liquide des freins et l’état des plaquettes, le bon fonctionnement de vos feux. A vous les roule-toujours, assurez vous que le sel n’a pas commencé à gripper vos freins et les roulements. Montrez à tous nos détracteurs qu’il n’est nul besoin de nous imposer un contrôle technique pour que nous soyons conscients de la nécessité de rouler sur un 2 roues en parfait état. Lors de vos premiers tours de roue, laissez le temps au temps, pour reprendre vos marques sur la moto. L’été ne fait que commencer, nous ne sommes pas pressés !
Gardons tous à l’esprit que dans 70% des cas d’accident entre un 2 roues et un automobiliste, ce dernier ne nous a pas vu. Ce n’est pas parce qu’on voit les automobilistes que eux sont conscients de notre présence. Pensez donc à allumer vos feux de croisement, afin d’attirer leur attention.
N’oublions pas non plus que les vitesses règlementaires ne sont que des vitesses maximum. En ville, à 50 km/h, il nous faut environ 25 mètres pour nous arrêter. Et ceci, que l’on roule en Harley ou en hypersport. Avec la visibilité réduite inhérente aux villes, il faut souvent encore réduire sa vitesse, car sous l’effet de la surprise, le freinage est difficile à maîtriser. De même pour les distances de sécurité. A 90 km/h. il faut environ 30 mètres pour réagir, soit environ 7 voitures mises bout à bout. En roulant à une distance inférieure, même le meilleur des freineurs ne pourra s’arrêter si le véhicule devant se met à piler.
A ceux qui, après avoir vu un grand prix moto à la télé, veulent imiter leur idole : la route n’est pas un circuit. Les techniques de pilotes de grand prix (déhanchement par exemple) y sont donc inadaptées : visibilité dégradée, manœuvre d’évitement impossible. Et n’oubliez pas que les plus grand pilotes se sont pas forcément des référence en terme de conduite sur route. Nombreux sont ceux qui y ont laissé leur vie, tandis que d’autres n’ont même pas le permis. Valentino Rossi lui même estime la conduite sur route trop dangereuse.
Du coté des infrastructures, elles n’ont pas été conçues pour les usagers de 2 roues : glissières non doublées, marquages au sol glissants, etc. Des réaménagements sont en cours, notre fédération travaille avec les responsables de voirie pour une meilleure prise en compte de nos besoins. En attendant, c’est aux motards de s’adapter. Un 2 roues est beaucoup plus sensible à l’état de la route qu’une automobile. Attention donc au gasoil qui déborde des réservoirs dans les ronds-points, et aux gravillons étalés sur les routes, les beaux jours étant propices aux travaux de réfection de la chaussée.
En dernier recours, lorsque l’accident ne peut être évité, des vêtements adaptés sont indispensables : casque, gants, blouson, pantalon et bottes. Même s’il fait chaud, ces vêtements seront toujours plus supportables que la cicatrisation de la peau après une glissade. Les vêtements ont beaucoup progressé ces derniers années en terme d’aération, profitons-en. Bonne route à tous, et soyez prudents.