Accueil > Nos actions > Réponses des candidats aux législatives 2017 > 3ème circonscription (Sens-Joigny)
Isabelle Corrado (Union Populaire Républicaine)
1) Êtes-vous favorable à la suppression des radars automatiques ? Si non, voteriez-vous un amendement à la loi de finance imposant qu’au moins 80% des recettes soient réaffectées aux Plans Départementaux d’Actions de Sécurité Routière, afin que les radars ne soient plus la variable d’ajustement permettant de combler les déficits ?
Je ne suis pas favorable à la suppression des radars automatiques mais voterai pour un amendement à la loi de finance imposant qu’au moins 80% des recettes soient réaffectées aux Plans Départementaux d’Actions de Sécurité Routière.
2) Le gouvernement sortant a transféré à des sociétés privées la circulation des radars embarqués afin d’en améliorer la rentabilité. Trouvez-vous normal que l’Etat délègue ses pouvoirs de police à une société privée, avec tous les abus qui ne manqueront pas de se produire ?
Je suis totalement contre le fait que l’Etat délègue ses pouvoirs de police à une société privée pour les raisons que vous évoquez à juste titre.
3) Le Conseil National de la Sécurité Routière est une instance consultative regroupant les acteurs de la sécurité routière, présentée comme étant le « parlement de la sécurité routière. » Or, aucune des mesures mise en place récemment n’avait été proposée par ce CNSR, certaines avaient même été rejetées. Qu’en pensez-vous ?
Je pense qu’il n’appartient pas uniquement aux acteurs du Conseil national de la sécurité routière de donner son opinion sur les questions de sécurité routière : la société civile doit en faire partie (piétons, cyclistes, personnes handicapées, tous les conducteurs de véhicule motorisé)
4) La grande majorité des décisions prises en matière de sécurité routière relèvent du domaine règlementaire, et non du domaine législatif. De fait, ces décisions qui impactent le quotidien de nos concitoyens sont prises sans que la représentation nationale ne puisse se prononcer dessus. Trouvez-vous cela démocratique ?
CF question 3
5) Etes-vous plutôt favorable à une diminution des sanctions pour les petites infractions (par exemple sur les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h), ou au contraire pour durcir la répression sur les usagers de la route ?
Etant également ancienne motarde pendant plusieurs années (j’ai aujourd’hui uniquement une voiture), je considère que petites infractions pour les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h doivent être maintenues en zone urbaine car il y a trop d’abus et les risques trop importants. En revanche, et selon les conditions météorologiques, de route et de trafic, il ne m’apparaît pas nécessaire de maintenir les petites infractions de vitesses sur les autoroutes et éventuellement certaines nationales.
6) Les usagers de 2 roues motorisés ont l’impression de subir un acharnement des pouvoirs publics, ceux-ci ajoutant perpétuellement de nouvelles contraintes pour décourager la pratique du 2 roues motorisé. Quelle image avez-vous des motocyclistes ?
J’ai une mauvaise opinion concernant les scooters et conducteurs de petites cylindrées (permis 125 cm3 acquis par équivalence avec le permis B). J’ai vu trop de comportements dangereux en ville : les conducteurs de voiture n’ont pas la même visibilité que les motards ni la connaissance des comportements des deux roues (facilité de dégagement, dépassement, etc.). Par ailleurs, les motards sur estiment leur capacité de freinage en cas d’urgence, en plus d’un manque d’habits de protection même pour les courts trajets quelle que soit la saison (blouson, chaussures adéquates, gants, etc.).
7) Selon vous, quelles mesures seraient à mettre en place pour faire diminuer le nombre de tués en 2 roues motorisés sur nos routes ?
Tous les candidats aux permis devraient inclure un stage en tant que passager derrière un moniteur motard pour les sensibiliser aux situations potentielles de risque sur la route (communication du moniteur par oreillettes). Du moins tant que possible, les personnes âgées ou handicapées devraient pouvoir avoir un cours du même ordre avec un simulateur.
8) En 2004, la loi de décentralisation a transféré aux départements l’entretien de 18000 km de routes nationales, créant ainsi une inégalité entre les citoyens quant à la sécurité routière, selon s’ils habitent dans un département riche ou pauvre. Qu’en pensez-vous ?
C’est l’inconvénient de la décentralisation : du coup, il reste encore de nombreuses glissières de sécurité dangereuses (de vraies coupe-membres). Il me semble que l’entretien des routes nationales doit rester… nationales pour maintenir l’égalité d’accès à des routes de qualité. Le projet européen des « Euro-régions » par le biais des regroupements de communes ainsi que des régions ne préparent malheureusement pas à l’égalité des citoyens à la sécurité dans ce domaine. Bien au contraire.
9) Tous les ans, la FFMC organise l’opération « Motard d’un jour », consistant à transporter les élus locaux à l’arrière d’une moto, afin de les sensibiliser au manque de prise en compte des 2 roues motorisés lors de conception des aménagements routiers. Si vous êtes élu(e), participerez-vous à cette opération ?
Si vous voulez… mais me concernant, est-ce vraiment nécessaire ? ;-)
10) Seriez-vous favorable à ce que les recommandations du CEREMA en matière d’aménagements routiers deviennent des normes que les collectivités locales auraient l’obligation de respecter ?
A condition que toutes les sensibilités soient réellement représentées et que ces normes concernent l’ensemble du territoire (fonction des spécificités climatiques et environnementales).
11) La loi de transition énergétique permet aux mairies et aux préfets de mettre en place des interdictions de circulation ciblant les véhicules en fonction de leur âge. Pensez-vous qu’il soit nécessaire de revenir sur cet aspect de la loi mettant en difficulté les plus modestes ?
Détenir et entretenir un véhicule reste un coût parfois incontournable. Je préfèrerais que l’Etat développe le transport en commun (train, bus) dans les zones mal desservies afin de permettre à tous le monde de se déplacer en période de forte pollution. Par ailleurs, il me semble évident que le niveau de vie diminue pour les classes populaires et moyennes, il faut donc des mesures complémentaires pour développer l’emploi et rehausser les salaires, cela afin de permettre aux intéressés de remplacer leur véhicule par des véhicules moins polluants et plus économes en énergie.
12) Remarques éventuelles
Les contraintes à venir concernant la raréfaction du pétrole et autres ressources naturelles obligeront d’une manière où une autre les conducteurs à changer leurs comportements de déplacement (moins individuelle et moins énergivores en ressources naturelles). La moto électrique généralisée n’est pas encore pour demain. Il faudra s’y préparer de façon à ne pas privilégier uniquement les « catégories aisées » de façon à ce que tous les citoyens restent libres de se déplacer. C’est un sujet souvent oublié mais qui deviendra crucial… même moi j’y pense et vous ?